M. Urho Kekkonen avoue parfois en souriant que Don Quichotte est son livre préféré parce que, dit-il, " je suis moi-même à la fois Don Quichotte et Sancho Pança ". Il est vrai que le président de la République finlandaise poursuit une politique qui, à d'autres, paraîtrait impossible : en dépit du poids de l'histoire, il veut que son pays garde sa liberté et vive en état d'amitié avec l'Union soviétique. Mais parce qu'il y a du Sancho Pança en lui, il faut bien constater que jusqu'à présent il y a parfaitement réussi. M. Kekkonen ne donne d'ailleurs pas l'impression de fuir les difficultés ; on dirait même qu'il les recherche parce qu'il sait qu'il va en triompher. Dans cet homme politique de soixante-deux ans, élancé et toujours prompt à la riposte, il reste la souplesse du champion national de saut en hauteur que fut Urho Kekkonen lorsqu'il n'avait guère plus de vingt ans.....
https://www.lemonde.fr/archives-du-monde/25-10-1962
Ils en ont parlé:
Le 22 octobre, alors que le commandant Anderson Jr. rend compte que la mise en place du blocus maritime prendra environ 149 heures, et que le colonel du GRU Oleg Penkovsky est arrêté pour avoir donné au MI-6 l’information que l’URSS ne dispose en réalité que de très peu de missiles nucléaires stratégiques et que leur fiabilité était douteuse, McCone informe le président des États-Unis de la présence de quatre sous-marins soviétiques. Lors d’une allocution télévisée, le Président Kennedy annonce au pays la teneur des informations révélées par l’avion U2, demande à Khrouchtchev l’arrêt des opérations en cours, menace l’URSS de représailles si elle ne retire pas ses missiles et décide de mesures de blocus naval sur Cuba. Le lendemain, il signe l’ordre d’exécution du blocus.
Les sous-marins soviétiques atteignent la ligne de blocus en même temps que les navires de la flotte des États-Unis. Moscou ne peut en être informé à cause de la saturation des réseaux de communication. La liaison enfin rétablie, les commandants des sous-marins reçoivent de Moscou l’ordre de poursuivre leur route. Kennedy, lui, obtient la promesse que la France, le Royaume-Uni et les autres États membres de l’OTAN le soutiendront en cas de guerre contre l’URSS. Le Canada est un peu tardif en raison de l’animosité entre le Premier ministre John Diefenbaker et Kennedy, mais le ministre de la Défense canadien met en état d’alerte les forces maritimes, aériennes et terrestres sans avertir le Premier ministre.
Le 24 octobre, à 10 h, le blocus est en place. Trente cargos soviétiques sont en route. Parmi eux, quatre ont des missiles nucléaires dans leurs soutes. Deux arrivent sur la ligne de blocus : le Khemov et le Gagarine. À 10 h 25, les cargos stoppent. Khrouchtchev juge inutile de rompre le blocus. Les missiles déjà en place à Cuba suffisent.
Le 25 octobre, douze cargos rebroussent chemin. Les autres poursuivent leur route. La marine américaine manque l’interception du Bucarest et renonce à le poursuivre car elle avait la certitude qu’il ne transportait pas de matériel militaire.
25 octobre 1962 : le pape Jean XXIII appelle à la paix entre les États-Unis et l’URSS......
https://www.histoiredumonde.net/Crise-des-missiles-de-Cuba.html